Egon Schiele : The Radical Nude au Courtauld Institute
Et la matière se fît chair
L’exposition Egon Schiele : The Radical Nude qui se tient au Courtauld jusqu’au 15 janvier 2015 s’intéresse au nu. Elle s’intègre parfaitement au colloque sur l’étude sur le vif organisé par l’institution cet automne.
40 dessins où l’artiste scrute le corps humain. Le sien, celui de sa sœur, de prostitués, d’amantes. Quelques années seulement, de 1910 à 1918.
En une phrase, Schiele c’est une vie hors des sentiers de la convention, une mort à 28 ans et des œuvres fascinantes.
Egon Schiele, Standing Nude with Stockings, 1914 © Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg
Les panneaux de l’exposition expliquent avec efficacité le contexte de la création des investigations graphiques de Schiele à Vienne. Ils accompagnent le visiteur en soulignant comment et en si peu de temps, les corps créés par Schiele vont à l’encontre des normes.
Egon Schiele, Erwin Dominik Osen, 1910 © Leopold Museum, Vienna
Entre 1910 et 1914, les corps sont squelettiques, les poses complexes, les chairs rendues par les aplats d’aquarelles, les regards lascifs comme une volonté d’érotiser la mort.
Egon Schiele, Seated Nude Girl with Pigtails
Egon Schiele, The Dancer, 1913 © Leopold Museum, Vienna
Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Schiele abandonne les traits anguleux pour tracer les contours des corps tout en rondeur. La couleur devient rare mais précise. Le choix du cadrage joue alors un rôle important car il accentue la monumentalité des figures.
40 dessins pour découvrir un artiste dont la mort précoce n’a pas permis de laisser s’épanouir son indéniable talent.
C’était une exposition brève mais dont la beauté des œuvres m’a autant émue que réjouie.
Egon Schiele, Friends et Crouching Woman with Green Headscarf, 1914 © Leopold Museum, Vienna
Londres, Courtauld Institute
Jusqu'au 15 janvier 2015
Egon Schiele, Woman in Boots with Raised Skirt, 1918